Créé le 21 avril 1925 sous le nom de Parc National Albert, le Parc National des Virunga
(PNVi) est situé à l’Est de la République Démocratique du Congo (RD Congo) dans le
Paysage Grand Virunga (PGV) à cheval entre l’Ouganda et le Rwanda. Ces trois Etats
représentent l’aire de répartition des gorilles de montagne. La riche biodiversité du PNVi et la
diversité de ses paysages font de ce dernier un site unique. Cependant, cette immense richesse
naturelle fait face aux pressions anthropiques et à des difficultés de gestion. Le gorille de
montagne est classé en danger d’extinction par l’UICN. Les actions coordonnées de
nombreux acteurs s’activent à impliquer la population locale pour protéger ces gorilles.
Cette étude porte sur la gouvernance partagée des ressources naturelles dans le PGV en
s’intéressant particulièrement à la conservation des gorilles de montagne au PNVi en RD
Congo. L’objectif est d’identifier et d’analyser les facteurs qui entravent la gouvernance
partagée des ressources naturelles au PNVi. La méthodologie utilisée combine les approches
qualitative et quantitative s’appuyant sur des modèles de recherche exploratoires et
descriptifs. L’approche quantitative nous a fourni des explications et des inférences
statistiques. L’analyse des parties prenantes nous aidé à examiner les relations entre les
acteurs impliqués dans la gestion du PNVi.
En effet, l’Etat congolais et la Fondation Virunga ont la charge de la gestion du PNVi. Suite
aux politiques d’ajustements structurels des années 90, le contrôle étatique dans la gestion du
parc s’était mu vers les processus participatifs incluant des acteurs locaux, régionaux et
internationaux. Ainsi, le cadre institutionnel de la RD Congo intègre les politiques régionales
et internationales de conservation des gorilles de montagne. En 2015, les Etats de l’aire de
répartition des gorilles de montagne ont renforcé leur collaboration qui a abouti au traité
établissant le Greater Virunga Transboundary Collaboration. L’écart entre les prescriptions
des conventions et traités, de la loi à l’interne et leur application est loin d’être comblé. Les
résultats de l’étude ont montré une opposition entre deux pôles d’opinions des acteurs sur la
gouvernance du PNVi. L’opinion positive de la gouvernance représente 26%, tandis que 24%
ont une perception négative. Par ailleurs, 50% d’acteurs ont une perception intermédiaire. La
participation des acteurs locaux dans les politiques de gestion est symbolique et passive. C’est
le cas du plan d’aménagement et de gestion en cours de validation.
Enfin, la gestion collaborative ou conjointe avec les acteurs locaux pourra améliorer la
gouvernance du PNVi et protéger les gorilles de montagne et ce, en alignement avec les
grands principes de l’UICN à appliquer pour une bonne gouvernance. Cette démarche
permettra une co-responsabilisation de ce patrimoine et l’appropriation effective de sa gestion
et ses gorilles par les communautés locales.